Competitivite : 35 mesures annoncees
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé hier 35 mesures pour enrayer la perte de compétitivité de la France. La droite a brocardé le crédit d’impôt de 20 milliards pour les entreprises et la hausse de la TVA.
Louis Gallois peut être satisfait : non seulement son rapport n’est pas enterré mais il va participer lui-même au suivi de la mise en oeuvre du « pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » présenté hier par Jean-Marc Ayrault. Composé de 35 mesures, ce « pacte » reprend la quasi-totalité des 22 mesures du rapport de l’ex-patron d’EADS remis la veille, exception faite de celle, notable, sur la recherche pour l’exploitation des gaz de schiste. Une reprise dans l’esprit, parfois plus que dans la lettre. Mais avec un même objectif : mettre fin au décrochage de la France dans la compétition internationale.
Après s’être attaquée à la réduction du déficit, dans le cadre de son budget 2013, la nouvelle séquence ouverte hier par le gouvernement vise à s’attaquer à un autre déficit : celui du commerce extérieur, signe le plus manifeste du déficit de compétitivité des entreprises. Quitte à briser des tabous comme la hausse de la TVA ou à faire quelques entorses à des règles érigées en principe absolu, comme celui du dialogue social permanent. Ce n’est que pendant que Jean-Marc Ayrault prononçait son allocution en fin de matinée que ses conseillers ont contacté les partenaires sociaux pour leur expliquer la nature du « pacte » décidé.
Sur la batterie de mesures annoncées hier, la principale porte sur un « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » de 20 milliards pour les entreprises, avec une montée progressive sur trois ans (lire ci-dessous).
Le gouvernement a choisi une stratégie différente de celle proposée par Louis Gallois (une baisse de l’impôt plutôt qu’une baisse directe des charges sociales) mais le but est le même : « Donner un bol d’air et des marges aux entreprises pour leur permettre d’investir, d’innover et de monter en gamme », indique-t-on à Matignon. « Pour les comptes des entreprises, la mesure Ayrault est au moins aussi favorable sinon plus que celle que je proposais », a appuyé Louis Gallois, satisfait de voir le gouvernement prendre « la mesure du problème » de compétitivité.
Revirement spectaculaire
Le dispositif portera sur les salaires compris entre 1 et 2,5 SMIC pour toucher aussi bien les services que l’industrie, mais aussi pour escompter un effet fort tant sur l’emploi que sur la compétitivité. « La mesure créera plus de 300.000 emplois à l’horizon 2017», nous a confié Jean-Marc Ayrault. Alors que les entreprises pourront intégrer la mesure dans leurs comptes dès l’an prochain, « l’immense avantage » de ce plan est qu’il « permet d’éviter des prélèvements supplémentaires en 2013 qui auraient pesé sur la demande intérieure », plaide-t-on à Matignon.
Reste que pour la financer, l’exécutif opère un revirement spectaculaire que n’a pas manqué de moquer la droite, qui fustige une « usine à gaz » sur les baisses de charges.
Après avoir supprimé la TVA sociale de Nicolas Sarkozy la jugeant injuste et inefficace, le gouvernement va porter le taux normal de TVA de 19,6 % à 20 % à compter de 2014 et le taux intermédiaire de 7 % à 10 % tandis que le taux réduit sur les produits de première nécessité sera abaissé à 5 %. Les députés PS souhaitent travailler avec le gouvernement sur le « périmètre » des taux de TVA, tandis que cinq députés PS membres de la commission des Finances, dont le numéro deux du parti, Guillaume Bachelay, entendent cibler sur les PME le crédit d’impôt et le conditionner à l’interdiction d’augmenter les dividendes ou de réduire la masse salariale (alors que l’avantage n’est pas conditionné à ce stade).
Le Medef a salué un pas dans la bonne direction (lire page 4) même s’il a jugé que l’enveloppe de 20 milliards était trop modeste. Laurence Parisot se méfie par ailleurs du débat parlementaire. FO s’est dite plutôt « satisfaite » du plan, jugeant que la hausse de TVA restait « dans le domaine du raisonnable ». La CFDT estime que le crédit d’impôt « nécessite des contreparties en termes de qualité de l’emploi ».
Source : lesechos.fr
mes commentaires :
Enfin des mesures qui ne sont pas que des hausses d impots.
Mais quand meme : avant il n y avait pas de crises, les classes moyennes ne devaient pas etre touchees et la tva sociale etait injuste….